mercredi 1 février 2012

Dirty Cash

Samedi dernier, je suis allée à Zara. Je vais tout le temps à Zara. A tel point que le responsable me dit bonjour, qu'il m'a souhaité ses meilleurs voeux en janvier et que, parfois, il me demande comment je vais. C'est la classe hein !! Je commencerais à me soucier de mes passages trop fréquents chez Zara lorsqu'il me tapera la bise. Jusque là, ça va.


Donc, samedi dernier, je vais à Zara. Il est tard, il est 20H30. Je fais mon petit tour du magasin à la recherche des nouvelles pièces. Puis, je vais jeter un oeil chez les garçons. J'aime bien tout regarder, j'aime bien regarder les fringues et les imaginer sur quelqu'un en particulier, dans une situation particulière. C'est pour ça que je traîne souvent dans des rayons où, concrètement, j'ai rien à y foutre comme les rayons pour hommes ou maternité par exemple.

Je tombe sur un manteau très intéressant. Il est long, il doit tomber aux mollets. Et puis il est rose surtout. Rose et doublé de rouge. Je le trouve assez improbable et je me demande quel genre de mec pourrait l'acheter. Il me fait penser à une gabardine de Yohji Yamamoto, un styliste japonais. J'en conclu qu'il y a bien que des japonais pour porter des longs manteaux roses et que chez Zara, ils sont vraiment les meilleurs copieurs qu'on ait jamais vu.
Je finis pas lâcher ce manteau et mes yeux se posent sur l’étagère au dessus du portant de fringues. Il y a un portefeuille... Il est pas neuf... Il est pas à vendre... Quelqu'un a du le laisser là. Alors je regarde dedans pour voir l'identité du monsieur qui l'a certainement posé là et oublié.
Dans le portefeuille il y a une petite liasse de billets. Je vais pas faire ma mijaurée en vous faisant croire que, pas un seuuuuul instant, le mot "JACKPOT" a traversé mon esprit. Néanmoins, j'ai une 1 seconde d'hésitation. Vite rattrapée par une histoire que ma mère m'avait raconté il y a longtemps : en gros, elle avait égaré son sac à main. 15 jours plus tard elle avait reçu un colis avec son sac et ses papiers, mais sans le fric : "j'aurais tellement galéré à refaire tous mes papiers que je lui offre avec plaisir les 800F qu'il y avait dedans, ne serait-ce que pour récompenser la délicate attention de cette personne qui aurait très bien pu jeter le sac à la poubelle".
Morale de cette histoire : si je lui fais parvenir son portefeuille avec tous ses papiers, je mérite bien de garder l'argent, hein? 
Il y a 200€. Et il faut savoir que c'est vraiment la dèche en ce moment. En cherchant les coordonnées du mec, je vois dépasser un autre billet. Un violet. Oui cher lecteur, un billet de 500€... ("JACKPOOOOOOOOOOOOT").

Là, c'est parti dans tous les sens dans ma tête. "Bordel de cul, je vais payer mon loyer à la cool ce mois ci" (oui, je te l'ai dis, c'est vraiment la dèche), "je vais inviter tous mes potes au resto ce soir", "enfin un mois où je vais pas finir à découvert", "ALLELUIAAA".
Bref je fous le portefeuille dans mon sac et je me casse de chez Zara. Parce que j'ai un resto à réserver là et que j'ai trop hâte de raconter cette histoire à mes potes.

Je finis sur le trottoir du boulevard Haussmann, je me sens tellement soulagée, je pense à mon banquier, j'ai presque envie de lui rouler des pelles à lui, je traverse le boulevard, je vais couper par le Printemps pour rejoindre le métro à St Lazare, je suis tellement mais tellement contente que je m'entrave dans le chariot d'un pakistanais qui vend des chataignes.

BAM

Je me réveille.
Dans mon lit.
Encore éprise de ce sentiment de bien-être financier.
Je pense immédiatement à aller payer mon loyer.
Et je me rend compte que je n'ai pas ces 700€. Que ce n'était qu'un rêve.


Dur réveil en somme...






Comme on aime tous, très fort, David Guetta :





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